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La fièvre Q

 

La fièvre Q ou coxiellose, est une maladie de répartition mondiale, causée par une bactérie, Coxiella burnetii. Elle touche les bovins, mais aussi les ovins et les caprins, les chats, les chiens, les lapins, les oiseaux, les arthropodes… La fièvre Q est transmissible à l’Homme, particulièrement dangereuse chez les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes.

La lettre « Q » (comme « query » en anglais ou question) vient du fait que son origine a longtemps été inconnue.

Coxiella burnetii est une bactérie intracellulaire

L’agent de la fièvre Q, Coxiella burnetii, est une petite bactérie à développement intracellulaire obligatoire. Elle survit très longtemps dans le milieu extérieur (sol, fumier, poussières), notamment sous forme de pseudospore bactérienne (forme de survie).

Plusieurs modes de contamination sont possibles chez les bovins :

  • Contamination par voie sexuelle : avec la semence des mâles infectés,
  • Contamination par piqure d’insectes (moustiques, mouches) ou d’acariens (tiques). Les tiques peuvent être « vecteur » de la maladie entre les animaux domestiques et/ou l'Homme et la faune sauvage qui constitue un réservoir important de fièvre Q,
  • Contamination par voie respiratoire : contact avec le lait, l’urine, les bouses, les produits de la parturition (veaux, avortons, placenta, liquide amniotique, sécrétions vaginales ou utérines), les bâtiments, le matériel d’élevage, les aliments… porteurs de la bactérie.

> La pression infectieuse est particulièrement importante au moment des vêlages. Un placenta infecté peut être porteur d’un milliard de germes par gramme. Un placenta contaminé, jeté dans le fumier, peut contaminer des troupeaux à des kilomètres de distance lors de l’épandage !

Les symptômes de la fièvre Q sont peu évocateurs chez les bovins

Les symptômes de la fièvre Q chez les bovins sont discrets, et l'infection est généralement asymptomatique mais l'on note parfois :

  • Des avortements, possibles à tous les stades de gestation, mais surtout dans le dernier tiers.
  • Des vêlages prématurés avec non-délivrance, métrite...
  • De l'infertilité par la suite.
  • De la mortinatalité souvent par pneumonie chez les veaux.
  • Des pneumopathies, des arthrites…

> La maladie passe souvent inaperçue, mais tout l’environnement est contaminé car les bovins, porteurs sains ou malades, excrètent la bactérie pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.

Le diagnostic de la fièvre Q repose sur des tests réalisés en laboratoire. La méthode ELISA permet de conclure, en cas de séropositivité, à une infection aiguë ou chronique du bovin et à la circulation de la bactérie dans l’élevage, mais elle ne permet pas d’affirmer que le bovin est excréteur. En revanche, la méthode PCR permet de déterminer si un bovin est en période d'excrétion à partir d'un échantillon de lait, de fèces, d'urine, de mucus vaginal, de placenta, d'avorton ou de sang.

> Les tests peuvent être réalisés de façon individuelle (sur une vache qui a avorté par exemple), mais il est plus intéressant de faire une recherche collective, sur les prélèvements de 8 ou 10 animaux représentatifs.

La prévention est essentielle dans les élevages concernés par la fièvre Q

Si la présence de Coxiella burnetii est avérée sur l’élevage, la prise de mesures sanitaires et médicales est nécessaire.

La prévention sanitaire repose sur des mesures d’hygiène :

  • Nettoyage et désinfection des locaux (en particulier le local de vêlage) avec un désinfectant adapté (Coxiella burnetii résiste aux désinfectants classiques, renseignez-vous auprès de votre vétérinaire).
  • Lutter contre les rongeurs et le gibier sauvage (réservoirs de la maladie), les tiques, les mouches… et respecter un programme antiparasitaire des bovins strict.
  • Nettoyer régulièrement et désinfecter si possible le matériel de vêlage et d'élevage.
  • Eliminer « proprement » les avortons et les délivrances par le biais de l’équarrissage.
  • Ecarter le lait des femelles ayant avorté.
  • Isoler les femelles ayant avorté ou présentant des métrites ou des non-délivrances.
  • Bâcher le fumier lors du stockage et l’enfouir rapidement après épandage pour limiter les risques d’aérosolisation.
  • Empêcher tout contact avec les ovins et les caprins.
  • Utiliser des gants et du matériel à usage unique (casaque de vêlage, gants, masque) lors d’intervention gynécologiques ou obstétriques sur les vaches.
  • Mettre en place un pédiluve, fournir un masque et une blouse jetable aux intervenants extérieurs à l’élevage.

> La contamination naturelle étant inévitable, le but est ici de réduire la contamination des animaux et de l’environnement, et d’améliorer l’immunocompétence des animaux. La maîtrise de la maladie limite la transmission à l’Homme.

 La prévention médicale repose sur l’utilisation d’antibiotiques et de vaccins.

  • Les antibiotiques (tétracyclines au tarissement, au vêlage, ou en cas d'avortement ou de non délivrance par voie injectable intramusculaire) limitent l’incidence clinique de la maladie dans le troupeau, surtout les avortements et les métrites, mais ils n’empêchent pas le portage et l’excrétion de la bactérie par les animaux. L’utilité des antibiotiques doit être appréciée par le vétérinaire.
  • La vaccination est réalisée de préférence sur des animaux non gestants : primovaccination en deux injections à trois semaines d’intervalle, puis rappel annuel. La vaccination doit être maintenue dans tout le troupeau pendant au moins 3 voire 5 ans.

La fièvre Q est une zoonose

La fièvre Q est une maladie contagieuse à l’Homme, chez qui elle entraîne un syndrome pseudo-grippal (fièvre, courbature, fatigue, sueur), des pneumonies, des endocardites, des hépatites, des méningo-encéphalites, des ostéomyélites, des troubles de la grossesse (naissance prématurée).

Les ruminants sont les principaux contaminants pour l'homme par inhalation de poussières contaminées.

> La prévalence de la fièvre Q chez les ruminants est mal connue et vraisemblablement sous-estimée car elle n’est pas souvent recherchée et son diagnostic est peu sensible et difficile à interpréter. La prévalence de la maladie chez l’Homme est estimée entre 0,01% et 0,1% en France suivant les régions, mais elle n’est pas connue avec précision, car elle peut être asymptomatique dans un grand nombre de cas et facilement confondue avec une grippe.